"Déployer nos efforts sur les enjeux de la filière mer"

Jean-Philippe Crocq, président de la CCI Ille-et-Vilaine, organisateur du salon Nautique de Saint-Malo du 24 au 27 avril 2025 , nous explique les enjeux de cet événement pour le territoire et la filière mer.

 

Nautique première édition : pourquoi Saint-Malo ? Pourquoi maintenant ?

Maintenant, parce qu’il fallait le faire. Saint-Malo, parce que c’est une terre d’expérimentation, où l’on aime relever des défis. Jusqu’à présent, la façade Nord Atlantique ne bénéficiait pas d’un salon d’une taille qui lui permette d’attirer et rassembler des armateurs et des publics de tout le Grand Ouest. Saint-Malo dispose d’une histoire en rapport avec le nautisme et la construction navale. Cela en fait un endroit idéal. Ainsi, nous y honorons son patrimoine. Et nous nous en servons pour préparer l’avenir de nos territoires qui est certainement à aller chercher dans la mer.

Qui plus est, nos partenaires et nous-mêmes avons bien compris l’urgence de déployer nos moyens et efforts sur les enjeux de la filière mer. Notamment en termes d’innovation technologique et de transition environnementale. A travers le Nautique, nous avons l’ambition d’y apporter une contribution forte.

Quelles sont vos attentes en termes de fréquentation et de retombées pour cette première année ?

Nous avons la volonté d’attirer bien au-delà de la Bretagne. Côté exposants, nous attendons 150 exposants et 200 bateaux. Dont des marques importantes et des bateaux qui seront atypiques. Car nous voulons satisfaire l’œil des amateurs et l’intérêt des armateurs. L’enjeu est en effet de faire de cet événement quelque chose d’inspirant et grand public. Nous incluons le secteur du tourisme et du loisir dans ce Nautique. Au total, en comptant les « 24h Paddle », ce sont entre cinq et dix mille visiteurs attendus. Mais plus largement, c’est toute la ville et les environs qui passeront sur les quais. Tant pour admirer la « flotte » présentée que découvrir les exposants au cœur du Quai St-Malo.

Quelle place pour ce salon parmi le panel des événements nautiques en France ?

La filière mer compte des événements de renom comme à La Rochelle.  Notre ambition n’est pas d’être en concurrence mais bien en complémentarité. Tout en proposant une partie loisir/sport qui nous singularise. Nous ne serons pas sur des grosses unités comme à Cannes. Mais sur quelque chose qui correspond aussi à nos ports de plaisance.  La particularité du Nautique tient à l’identité du port de Saint-Malo (la Route du Rhum) et à son assise économique. Plus encore, je pense qu’un tel salon manquait. Je sais donc que de nombreux professionnels seront ravis de pouvoir enfin bénéficier d’un endroit à eux, où ils peuvent se retrouver. En tant que CCI, nous savons combien il est important d’organiser ces temps, professionnels et conviviaux.

Comment ce salon participe t-il au développement économique et touristique de la région ?

La CCI est ce tiers de confiance à la médiation entre le monde de l’entreprise et les pouvoirs publics. Nous sommes à la jonction des deux, et nous développons toutes les actions qui participent au déploiement des stratégies portuaires de la Région Bretagne et de l’agglomération malouine, dans l’intérêt de nos entrepreneurs.

D’abord en termes de tourisme, la ville de Saint-Malo a une politique ambitieuse en matière de nautisme et travaille depuis quelques années à la mise sur pied d’un véritable pôle de course au large.

L’activité nautique a des enjeux qui débordent de son domaine et participent à faire de nos ports des leviers de réussite des transitions engagées. Le Nautique de Saint-Malo est au service des ports, des filières et de leurs transitions, et surtout, son aspect grand public a été pensé également pour sensibiliser nos concitoyens aux enjeux de la mer, créer des vocations.

La CCI est le premier formateur après l’éducation nationale en France. Former, sensibiliser et faire naître des vocations, amener les jeunes à s’engager dans les filières porteuses, où on a besoin d’eux, ce sont toutes ces choses qui cristallisent notre action. Si l’on veut faire progresser nos territoires, il faut donner envie. Et je crois que ce salon y parviendra. Fédérer, éclairer, accélérer, voilà notre contribution.